Comment créer une école du recrutement ?
Nous avons enfin lancé notre école du recrutement. Dans cet article je vais vous raconter comment on en est arrivés là et comment s’est passé ce premier mois. L’objectif est double : permettre aux curieux de vivre la création de l’école de l’intérieur mais aussi inspirer toutes les personnes qui voudraient lancer une école. Peu importe le sujet.
La genèse
Tout a commencé avec le slogan « le recrutement mérite son école ». À l’époque, j’étais à la recherche d’une intensification de notre message. Je nous trouvais pas suffisamment clair dans notre mission. Voilà pourquoi j’avais déclaré en interne que 2017 serait l’année de la radicalisation. Ce n’est pas un hasard si c’est la même année que m’est venu le slogan « le recrutement n’est pas RH ».
Pourquoi radicaliser le message ? Parce que plus un message est exprimé de manière claire et intense et plus il est facile de rallier des gens à ce message. Et, évidemment, plus il est également facile de créer des relations allergiques à ce message. Avoir prononcé la phrase « le recrutement n’est pas RH » a déclenché une suite d’événements qui ont conduit à la première diffamation publique contre nous. (Si vous lisez cette phrase alors que vous n’êtes ni dans le recrutement, ni dans les RH, vous allez vous dire que nous sommes complètement fous et vous aurez raison).
De même, avoir prononcé la phrase « le recrutement mérite son école » a déclenché une suite d’événements qui ont conduit à cette école du recrutement. On ne devrait jamais négliger la puissance créatrice des mots. Cette phrase a dépassé toutes nos attentes. La réaction de la foule a été : « c’est trop vrai ! ». Puis « bah…vous avez qu’à la faire cette école ».
Par suite, nous avons commencé à ressentir une énorme pression de notre communauté (bienveillante évidemment). En même temps, je ressentais moi aussi une pression interne, une vocation qui me criait que c’était la chose à faire. Puis, un jour, la pression est devenue beaucoup trop forte. Quelqu’un de l’équipe a dit « on va monter une vraie école ». Au début pour rigoler, puis ensuite sérieusement. Jusqu’au jour où Laurent l’annonce officiellement, il y a maintenant un an et demi de cela.
Ce qui est marrant c’est qu’on se rappelle toujours des points de basculement d’une histoire. Comme si les choses arrivaient du jour au lendemain. Alors qu’en réalité la plupart des choses qui arrivent du jour au lendemain mettent des mois, voire des années d’incubation. Nous avons eu un énorme moment de doute. Laurent a renoncé à lancer l’école. C’était compréhensible : la décision n’a aucun sens économique. En vrai, on met même en danger la stabilité de l’entreprise avec ce projet car on détourne une partie des ressources qui servent à développer le produit qui rapporte 90% de nos revenus (# TruAcademy). Et, quand le doute est arrivé je suis retombé par hasard sur un vieil article de Laurent qui disait qu’il rêvait de créer une école pour les « RH ». On était en avril 2013 et Laurent décrivait ce projet comme un rêve.
Récemment je suis également retombé sur un vieil article de moi qui imaginait un master en recrutement et finissait par : « Bien entendu cet exercice est une pure fiction mais je serais aux anges si un jour quelqu’un concrétisait cette idée d’avoir un vrai master en recrutement ! Avis aux volontaires ! »
Quelques années plus tard, il n’y a pas eu de volontaires alors nous nous en sommes chargés nous-même.
Mon épopée
C’est ainsi qu’a commencé pour moi un long voyage de formation. Je ne savais de l’enseignement que ce m’avaient appris mes 3 ans en tant que formateur. Il me fallait donc m’éduquer. Et, comme à chaque fois que j’ai besoin de m’éduquer, j’ai commencé avec une recherche Google, puis Wikipédia, puis des conférences. Ce périple intellectuel m’a emmené virtuellement en Finlande, en Inde, aux USA, en Grèce antique…
Comme tous les sujets, vous avez une mode qui prend tout l’espace. À notre époque cette mode est incarnée par les pédagogistes. Le TED le plus vu est d’ailleurs un cas d’école caricatural de cette pensée. En résumé : le format actuel de l’école est stupide. Les enfants apprennent tous seuls à marcher, il suffit donc de donner envie. Et puis…dans un monde avec Google, à quoi sert d’apprendre des concepts théoriques ? Le discours est simpliste mais tellement séduisant…
Heureusement, je suis tombé sur le livre qui allait tout changer : 7 myths about education. Cet ouvrage m’a mis une claque. Il explique méthodiquement pourquoi ça n’a aucun sens de croire que Google met fin à la nécessité d’un enseignement théorique. J’ai d’ailleurs résumé mes découvertes dans une conférence qui s’appelait : le réveil du recrutement #5. Vous pouvez aller la voir par curiosité même si une partie des choses que j’y dis ne sont plus à l’ordre du jour. L’essentiel était déjà là.
En résumé : nous avons deux mémoires. Une mémoire de court-terme qui ne peut pas stocker plus d’une demi-douzaine d’objets et une mémoire de long-terme, beaucoup plus grande. Si la mémoire de travail est submergée vous êtes bloqué. Voilà pourquoi la plupart des adultes sont capables de faire 46×5 de tête mais pas 765×345. Et voilà également pourquoi les enfants ne sont pas capables de le faire. Car ils n’ont pas de raccourcis stockés dans leur mémoire de long terme (la factorisation, les astuces comme multiplier par dix puis diviser par deux, etc). Donc ils sont obligés de faire 46+46+46+46+46. La théorie sert à ça : elle sert à décharger la mémoire de travail en stockant des raccourcis dans le long terme. Voilà pourquoi vous ne pouvez pas chercher sur Google si vous n’avez pas déjà 95% des mots du sujet dans votre mémoire de long terme. Dire qu’il suffit d’avoir Google pour accéder à la connaissance est du même acabit que de dire qu’il suffirait d’un dictionnaire français-anglais en main pour parler anglais dans les rues de Londres.
L’autre intérêt de la théorie c’est d’être contre-intuitive. Si l’école ne vous l’avait pas dit, vous penseriez que la Terre est plate et que les objets les plus lourds tombent le plus vite. La pratique ne suffit pas : des millions d’humains ont pratiqué la Terre pendant toute leur vie sans jamais se rendre compte qu’elle était ronde. L’intuition est très limitée. Voilà pourquoi les enfants apprennent à marcher intuitivement mais sont incapables d’apprendre l’orthographe intuitivement. Voilà pourquoi il est faux de dire que les cours magistraux seraient une manière obsolète d’enseigner. Il est également faux de dire qu’on enseigne ainsi uniquement parce qu’on a créé des écoles sur le modèle des usines. Les cours magistraux existent depuis la Grèce Antique. Il y a une raison pour laquelle on enseigne ainsi. Ça veut pas dire que c’est parfait. Mais il y a une raison.
Après ce livre, j’avais obtenu 90% des connaissances qu’il me fallait. Il paraît que l’intuition n’est que du savoir stocké. Et bien j’avais absorbé une telle quantité de savoir que les choses ont commencé à m’apparaître intuitivement. Je savais quelle école je voulais faire. Je savais ce que je voulais garder du modèle finlandais, des pédagogistes, des républicains, des productivistes, des américains, de l’école démocratique, de l’école Montessori, de 42, des écoles de commerce, des MBA, des classes prépa, de la maternelle etc. Je savais aussi ce que je voulais jeter.
Les premières fondations
C’est ici que survint la particularité de notre projet : on ne voulait pas faire n’importe quelle école. On voulait faire l’école du recrutement. Il se trouve que c’est un métier qui manque de fierté. Voici donc le maître mot de tout ce que nous faisons : donner de la fierté aux recruteurs. La question de l’émancipation a donc été au coeur. Mais après tout…toute école ne devrait-elle pas être une puissance émancipatrice ?
C’est cet appel à l’émancipation que nous avons retranscrit dans cette vidéo :
Puis, de ce carburant, il a fallu théoriser notre pédagogie. J’avais déjà eu l’occasion de décrire ma théorie de l’enseignement :
Mais ici il fallait quelque chose de moins général et plus court. Un document qui permettrait de jeter les bases, une sorte de dix commandements de notre pédagogie. Et ça a donné les douze lois de la pédagogie :
#1 | L’enseignement est un divertissement
Voici, de loin, la loi la plus importante. L’ennemi principal de tout enseignement est l’ennui. Si les étudiants passent un bon moment on a déjà fait 80% du chemin.
#2 | On n’enseigne pas un métier, on enseigne des réflexes intellectuels
L’éducation ne sert pas à former à un métier. Sinon personne ne ferait plus d’études supérieures en philosophie. L’éducation sert à donner un socle de connaissances et de réflexes intellectuels.
#3 | L’éducation doit émanciper et non embrigader
L’éducation ne doit pas être une agence de publicité dont le but est de nous faire accepter le monde tel qu’il est. Au contraire, elle doit être la clé pour penser par soi-même.
#4 | Le professeur est un humain comme les autres. Il est l’égal des étudiants.Il n’est pas là pour faire régner une autorité. En revanche il est le garant de l’ordre. Il protège la parole de chacun ainsi que l’écoute de chacun. Personne ne le vouvoie, jamais. Il ne vouvoie pas non plus, jamais. Il peut se tromper et il le reconnaît quand ça arrive. Sa parole n’est pas infaillible, tout ce qu’il dit est questionnable.
#5 | Un élève qui n’a pas soif d’apprendre, n’apprendra jamais
Tant que cette soif ne naît pas, tout le reste est inutile. Si quelqu’un n’a pas la soif d’apprendre, il n’apprendra pas.
#6 | Plus un savoir est ancien, plus il est intéressant. Plus un savoir est nouveau, plus il faut s’en méfier
Nous nous foutons des modes. Elles se démoderont. Il n’y a pas d’ancienne et de nouvelle école, il y a une mauvaise et une bonne école. Or, les savoirs qui ont passé l’épreuve du temps ont de grandes chances d’être les plus pertinents. Le théorème de Pythagore est vieux de 3800 ans : il a plus de chance de continuer à être enseigné dans 3000 ans que les opérateurs booléens.
#7 | +=- (Plus, égal, moins)
Pour assimiler entièrement un savoir il faut un professeur (le +). Il faut ensuite un pair (le =). Cette personne traverse les mêmes problématiques que nous et peut parfois expliquer plus efficacement ce que le + n’arrive plus à formuler. Il faut enfin un élève (le -). On ne connaît vraiment que ce qu’on sait enseigner. Par exemple, vous avez l’impression de savoir comment fonctionne un vélo ? Pourriez-vous m’expliquer rapidement le mécanisme ?
#8 | La théorie doit être contre-intuitive ou ne pas être
On ne peut pas apprendre sur Google sans aide initiale. Pour apprendre tout le monde a besoin d’un minimum de théorie. Le vocabulaire minimum pour savoir quoi taper dans Google.
#9 | L’enseignement doit continuellement se réinventer
Il est interdit au professeur de revenir avec la leçon de l’année dernière sans changer au moins une virgule avant.
#10 | Pour devenir recruteur il suffit de devenir recruteur
Il suffit de se vouloir recruteur pour être recruteur. L’incarnation avant tout. Tout le reste découle de là. La plupart des personnes qui font mal le métier n’ont en fait pas envie de le faire.
#11 | Les étudiants sont des humains comme les autres. Ils participent à la gestion de la vie de l’école.
Il faut que les étudiants puissent participer aux prises de décision. Certaines écoles le font avec des enfants de 8 ans. Il n’y a donc aucune raison qu’on ne puisse pas le faire avec de jeunes adultes.
#12 | La biologie existe. La fatigue existe, la colère existe, la tristesse existe, la faim existe. Et ça a un impact sur l’apprentissage.
Que ce soit pour le professeur ou les étudiants, il faut arrêter de nier l’existence des corps. Nous ne sommes pas de purs esprits. Plein de facteurs peuvent intervenir sur la condition physique. On ne peut pas les négliger. Parfois il faudra arrêter un cours magistral et le remplacer par un jeu parce que toute la classe a fait une nuit blanche la veille.
Puis, il a fallu faire un inventaire des connaissances que l’on voulait transmettre. Comment ? Je suis parti de ce que j’imaginais être un recruteur idéal. J’ai donc fait le portrait-robot du recruteur parfait. Afin d’en déduire ses compétences. Voici ce que ça a donné : le recruteur parfait sortant de notre école. D’ailleurs, Jean-Marie Caillaud a fait ce même exercice ici : Mon ADN de recruteur
. J’en ai ensuite déduit 9 catégories de connaissances fondamentales que j’ai appelé les UV :
UV1 : Disposer d’une culture générale de l’ensemble du recrutement
UV2 : Maîtriser l’art de la conversation, à l’écrit comme à l’oral
UV3 : Devenir imprenable sur le sourcing
UV4 : Avoir une connaissance basique du fonctionnement de l’âme humaine (psychologie, sociologie, philosophie, vente, marketing, etc)
UV5 : Savoir différencier les pratiques rigoureuses des pratiques fumeuses. Notamment pour l’entretien.
UV6 : Disposer d’une culture générale du business
UV7 : Obtenir le bon état d’esprit, notamment face aux candidats
UV8 : Savoir mesurer, piloter, orchestrer le recrutement seul ou en équipe
UV9 : Connaître les outils du recrutement et apprendre à les choisir
Personne ne peut tout maîtriser : je ne maîtrise donc pas tout dans cette liste. Il était donc fondamental de faire l’inventaire. Sachant que je suis pour l’instant le seul professeur de l’école, il me faut acquérir au moins une notion de chaque élément. Quitte à me faire former par quelqu’un. Je me suis donc lancé dans un projet pharaonique : répertorier une fois pour toutes l’ensemble de mes sources et productions, classées selon ces UV.
C’est ainsi que nous avons eu ce que j’ai appelé l’encylopédie du recrutement. Dans ce document vous trouverez tous les livres, articles, vidéos, conférences dont je me sers pour créer mon propre contenu.
Enfin, il a fallu choisir la répartition des heures d’enseignement. Nous avons choisi le format de l’alternance (contrat de professionnalisation) : aussi bien pour des raisons administratives (on ne peut pas lancer un master en claquant des doigts) que financières (ça permet de mettre un prix d’entrée à 10 000€ par étudiant tout en maintenant la gratuité pour les élèves). Par conséquent nous avons 420 heures à notre disposition. C’est-à-dire 12 semaines de 35 heures (60 jours de 7 heures).
420 heures c’est peu : c’est une semaine par mois pendant un an. Le reste étant en entreprise. Les cours théoriques occupent donc une place plus grande que je n’aurais aimé : grosso modo 2/3 du temps. Voici la répartition :
Cours : 235h
Projets : 55h
Office Hours : 25h
Khôlles : 25h
Mémoire : 35h
La somme fait plus que 420 car pendant que 3 élèves sont en Khôlles, les autres travaillent leur projet. Et pendant qu’un élève est en Office Hours, les autres travaillent leur projet. Mais qu’est-ce qu’une Khôlle ou une Office Hour ? Je vous l’explique dans le chapitre suivant.
La mise en oeuvre
Une fois que toutes les fondations étaient posées, le reste « allait de soi ». J’avais carte blanche, y compris sur le budget. Je n’ai pas fait de folies mais ce point est fondamental. Quand j’interviens dans d’autres écoles je dois supporter des amphis mal entretenus, des rétroprojecteurs qui ne fonctionnent pas et des connexions internets défaillantes.
Il faut une maîtrise de son budget. Je rigole jaune à chaque fois que je vois des débats sur l’école à la télévision. Quand on connaît les moyens alloués à l’éducation nationale, tout devient ridicule. Comme si on débattait pour savoir ce qui va le plus vite entre une Ferrari et une Lamborghini mais qu’on avait uniquement le budget pour une Smart. Le budget de l’éducation nationale est de 10 000€ par élève, celui de HEC est de 28 000€ par élève. Tout est dit. Dans mon école de commerce on avait un budget de 200 000€ juste pour affréter un TGV et y faire une soirée géante qui nous amenait au weekend d’intégration.
De même, la gestion de l’espace est fondamentale. L’espace a un impact énorme sur l’expérience d’apprentissage. Mettez 15 élèves en rang, puis mettez les en « U ». La différence va être violente : dans un U chaque élève voit les autres élèves et peut interagir avec les autres, il n’y a plus de dernier rang, le professeur est au milieu et voit tout le monde. Après énormément de réflexions je suis arrivé (avec l’énorme aide de Marion) à l’espace tel qu’il est aujourd’hui.
C’est donc un rectangle de canapés, sauf sur un côté (celui du mur). On a mis une peinture veleda sur le mur, ce qui permet de pouvoir écrire directement dessus (le fantasme de tous les enfants. On a également installé un grand ordinateur pour afficher les vidéos, les slides, etc.
Je referme la parenthèse budget et espace. L’étape suivante a été la conception et l’agencement des différentes briques pédagogiques. Les voici brièvement :
Les cours
Les cours portent sur un des 9 UV, par exemple le sourcing. Le format est magistral : le professeur aborde le sujet selon le plan qu’il a prévu. Cependant, il peut être interrompu à n’importe quel moment. L’interaction des étudiants est vivement souhaitée. À la fin de ce cours, si on a le temps, un élève fait la synthèse. Puis, si le cours est le dernier de la demi-journée : toute la classe fait un quiz de révision. L’idée n’est pas de fliquer mais bien d’accompagner : il n’y a aucun enjeu dans le quiz si ce n’est de voir si on a retenu le cours.
La variante de ce format est le cours MBA. Je demande aux élèves de suivre un cours la veille. Soit en lisant un article, soit en faisant un module # TruAcademy, soit en regardant une conférence. Les élèves doivent ensuite venir avec un ensemble de questions. Et le professeur passe l’ensemble du temps à répondre à ces questions d’approfondissement. L’énorme avantage de ce format c’est qu’il permet d’adapter le discours en fonction des incompréhensions et des intérêts des élèves. L’inconvénient c’est qu’un élève qui ne joue pas le jeu la veille est totalement largué dans la discussion. Et même quand il joue le jeu, s’il ne comprend pas il peut avoir peur de le dire.
Enfin, nous avons également le format « Nouvelle École ». Du nom d’un podcast qui m’a montré qu’une interview pouvait être passionnante si elle était faite correctement. Et qu’en fait l’immense majorité des interviews que vous connaissez sont mal faites : on ne prend pas le temps de fouiller la vie de la personne donc on lui pose les questions les plus banales. Alors qu’il est possible de créer une discussion passionnante en faisant ses devoirs. Pourquoi ai-je choisi ce format ? Premièrement parce que ça me faisait kiffer de devenir intervieweur après avoir été auditeur. C’est en soi une raison suffisante. Mais également parce que c’est, de loin, le format qui assure la meilleure qualité aux étudiants.
Pourquoi autant d’intervenants en école sont ennuyants ? Parce que, contrairement à moi dont c’est le métier, un professionnel n’a pas le temps de passer 8 heures à préparer un cours d’une heure. Il faut donc trouver un format où la personne n’a rien à préparer. Elle vient les mains dans les poches. Et c’est le travail du professeur qui fait le reste. C’est-à-dire qu’il faut soigneusement choisir la bonne personne puis faire sérieusement le travail d’enquête pour poser les bonnes questions. D’ailleurs, quand le travail d’enquête est bien fait vous n’avez même pas besoin d’écrire les questions : elles vous viennent pendant la discussion.
Et c’est un bonheur de voir la surprise de l’invité : « mais ? Comment tu sais ça ? ». Vous rajoutez à ça des questions qui fonctionnent vraiment bien comme « de quoi tu rêvais à 18 ans ? » ou « c’est quoi le livre que tu offres le plus » et le tour est joué.
L’autre énorme avantage c’est que le professeur peut aiguiller la personne et la faire changer de sujet si ça devient ennuyant pour les étudiants. Étudiants qui peuvent d’ailleurs poser des questions à tout moment à l’oral ou à l’écrit dans la messagerie interne que je consulte tout au long de la discussion.
Le tour de table final
Chaque journée s’achève par un tour de table final d’environ 20 minutes qui permet aux étudiants de raconter comment ils ont vécu la journée et faire des suggestions d’amélioration. Ils expriment également ce qu’ils attendent de la journée suivante.
Les exercices quotidiens
Afin d’éviter le phénomène « ah mais j’ai oublié que y’avait un exercice pour aujourd’hui », il y a un exercice à faire tous les soirs, sans exception.
Les exercices hebdomadaires
Même principe mais à la fin de chaque semaine un exercice plus conséquent puisqu’ils ont 3 semaines pour le faire.
Les replays
Tous les cours sont filmés. Afin de proposer aux étudiants un replay de chaque cours et leur permettre d’écouter sans forcément prendre des notes lourdes.
La prise de notes
En parlant de prise de note, il existe un document de prise de note collective. Un étudiant se dévoue au début du cours pour prendre des notes légères. Ces notes sont ensuite partagées à l’ensemble des étudiants.
Les mini # tru
Une fois par semaine, entre 12h30 et 13h30, une vingtaine de professionnels viennent débattre avec les étudiants d’un sujet en lien avec le cours du moment. C’est donc un format totalement ouvert au public. L’intérêt est d’avoir des retours d’expérience de vrais recruteurs sur le terrain. Par exemple, le premier s’intitulait « comment améliorer le taux de retour de ses messages d’approche ? ».
Les projets
On l’a dit, une grosse partie du temps est dédiée aux projets. Il s’agit de créer quelque chose de concret et de pratique. Il y en a 4 : faire un audit des pratiques de recrutement d’une entreprise volontaire, créer une journée de formation au recrutement, organiser un événement sur le recrutement et recruter les prochains élèves de l’école.
Carte blanche totale aux étudiants pour la mise en oeuvre du projet. Je me suis librement inspiré du format « junior entreprise ».
Office Hours
Je vous en ai parlé plus haut. Les Office Hours répondent au besoin de suivi individualisé. Il s’agit d’une demi-heure avec l’élève, en individuel. C’est le moment de demander à l’élève comment il se sent, que ce soit dans son entreprise ou à l’école. L’élève peut parler de tout ce qu’il veut. S’il veut parler de problèmes de vie personnel, il peut. S’il veut demander des conseils de lecture, il peut. S’il veut demander de l’aide pour sa recherche d’emploi, il peut. Etc.
Les Khôlles
Ceux qui ont fait une prépa connaissent bien ce format. Il s’agit d’une interrogation orale portant sur un point précis du cours. Les élèves ont une demi-heure pour préparer un exercice, puis une demi-heure pour le présenter. On passe par groupe de 2 ou 3 (pendant qu’un groupe passe, le suivant prépare).
C’est un formidable outil car il permet d’aller en profondeur de manière individualisée avec un élève. Néanmoins, il faut faire très attention : le format entraîne une très forte dose de stress chez l’élève, même quand l’examinateur est bienveillant.
J’ai eu un élève à qui j’ai pourtant donné 20 (sachant que la note est indicative et n’a aucun impact) qui en est sorti comme si j’avais passé 30 minutes à lui crier dessus. Le stress est d’autant plus grand que vous avez habituellement une relation chaleureuse avec l’étudiant en question. Car pendant une khôlle, l’examinateur est obligé de rester neutre et de ne pas laisser ses affinités personnes rentrer en compte.
Le « mémoire »
Je hais le format actuel des mémoires. Surtout quand ce n’est pas en université. Au moins les universitaires ont cette culture de la recherche. Quand une école recopie la méthode sans avoir la culture ça donne une catastrophe. Ça vous donne des étudiants qui n’ont pas le droit d’utiliser de ressources Internet dans leur bibliographie car il faut à tout prix qu’un livre existe. Même sur des sujets qui ne se prêtent pas au livre. Ça vous donne des étudiants qui vont interviewer des professionnels pour leur poser des questions barbantes. Bref, moi vivant personne ne fera de mémoire dans mon école.
En revanche, j’apprécie le fait de se poser pour produire une pensée structurée. Le « mémoire » sera donc la production collective d’un mini-livre sur le recrutement. Il n’y aura pas de contraintes de format. Et, pour éviter le phénomène de dernière minute, j’ai décidé de bloquer une semaine complète à la production de ce « mémoire ». À 11 étudiants, il suffit que chacun écrive 5 pages (1 par jour) pour faire un mini-livre de 55 pages.
Pourquoi est-il collectif ? Pour envoyer le message que toute la promotion est dans le même bateau : vous réussissez tous votre année ou vous échouez tous votre année.
La vie de l’école
Tous les vendredis soir, on garde une demi-heure pour aborder des sujets de vie de l’école : le chauffage, la vaisselle, des améliorations de cours, des suggestions de cours, etc.
Ask Anything
Tous les mercredis matins, le professeur dépouille la boîte aux questions. Dans cette boîte les élèves ont posé des questions anonymes. Exemple de questions qui m’ont été posées : « combien gagnes-tu par mois ? » « quelle est ta plus grande peur ? » « qui est ton chouchou dans la promo ? » « peut-on avoir un cours de drague ? ». Aucune question n’est taboue. Le professeur décide bien entendu s’il veut répondre ou pas et j’ai d’ailleurs choisi de ne pas répondre à la question du chouchou.
Show&Tell
Tous les lundis matins, à la première heure, les élèves viennent raconter une histoire. Peu importe quoi. Il s’agit de les habituer à prendre la parole devant un public. Librement inspiré de ce que font les écoles primaires américaines.
Les livres
Tout est dans les livres. S’il y a une seule chose à retenir c’est bien ça. Si j’arrive à leur transmettre le goût de la lecture alors plus rien ne pourra jamais leur arriver. Ils ont donc 10 livres à lire parmi une sélection de 40. Pourquoi avoir fait une sélection ? Parce que je ne veux pas qu’ils puissent être dégoutés en lisant des mauvais livres. En revanche, les livres sont variés, il ne s’agit pas de livre de recrutement uniquement. J’y ai même mis un film, une bande-dessinée et des albums.
Je vous mets ci-dessous la liste des 40 oeuvres, je vous expliquerai pourquoi chaque oeuvre dans un article futur.
Recrutement pur
Who, the A method for hiring ✅
The talent fix ✅
Work rules! ✅
L’entrevue structurée ✅
L’entreprise du bonheur ✅
Biographie d’entrepreneur
Shoe dog
Steve Jobs
The founder (le film)
Travail sur soi
How to talk to anyone
The subtle art of not giving a fuck
L’obstacle est le chemin
Le jour où j’ai appris à vivre
Trouver le bon job
N’envoyez pas de CV !
The 2 hour job search
Business Model You
Fiction
La part de l’autre
Obélix et compagnie
3096 jours ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Rien ne s’oppose à la nuit ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Les liaisons dangereuses⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Mygale ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Business Général
Le personal MBA
Stratégie Océan Bleu
Apprendre à convaincre
Présentation Zen
Parler en public. TED.
Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes
Models : Attract women through honesty
Go for no
Psychologie
Thinking fast and slow
Influence et manipulation
The luck factor : The Scientific Study of the Lucky Mind
La science des décisions
Blind spot : Hidden Biases of Good People
Thinking in bets : Making smarter decisions when you don’t have all the facts
The wisdom of crowds
Superforecasting – The art & science of prediction
How to decide : what to do when you don’t know what to do
Essais sociétaux
King Kong théorie ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Inferior
Feminist fight club : An Office Survival Manual for a Sexist Workplace
Une de ces trilogies d’album (au choix) :
Orelsan : Perdu d’avance, Le chant des sirènes, La fête est finie ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Lino : Quelques gouttes suffisent, Paradis assassiné, Requiem ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Booba : Mauvais Oeil, Temps Mort, Ouest Side ⚠️ [Contenu pouvant choquer]⚠️
Keny Arkana : Entre ciment et belle 7, Désobéissance, Tout tourne autour du soleil
La coupe des 4 maisons
Vous avez lu Harry Potter ? Alors vous savez de quoi je parle : les élèves sont répartis en 4 maisons. Dans Harry Potter les maisons s’appellent Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle, du nom des fondateurs. Je me voyais mal appeler nos maisons : Galita, Brouat, Cosar, Hertzog. Alors j’ai été chercher des figures historiques méconnues qui ont eu un impact énorme sur le cours de l’humanité. J’ai également essayé de m’en tenir au modèle de base et donc d’avoir des figures qui expriment des penchants humains différents : le courage, la sagesse, la loyauté, l’ambition.
J’ai retenu : Charlotte Corday, Ada Lovelace, Ignace Philippe Semmelweis et Stanislas Petrov. Corday parce que son acte (elle a assassiné Marat dans sa baignoire) est incompris comme tous les actes de Serpentard. Elle était convaincue qu’il fallait tuer Marat pour éviter qu’il guillotine des milliers d’autres personnes. Lovelace parce qu’elle incarne parfaitement l’amour du savoir. Il s’agit du premier humain à avoir développé un algorithme moderne, à une époque où il n’y avait ni ordinateur ni d’accès à l’instruction pour les femmes. Semmelweis incarne à merveille le travail acharné et la loyauté : il a découvert qu’en se lavant les mains après une autopsie et avant de faire accoucher, on sauvait la vie des femmes enceintes. Personne ne l’a cru (on ne connaissait pas encore le concept de virus) et il est mort dans le dénuement. Enfin, Petrov est l’incarnation du courage : il a refusé de déclencher une guerre nucléaire, alors même que sa machine lui indiquait que 3 missiles nucléaires américains arrivaient dans sa direction. Sur un coup de foi, il a expliqué qu’il s’agissait forcément d’un bug et qu’il refusait donc de riposter. Et il avait raison : le soleil avait fait dysfonctionner le radar.
À quoi servent les maisons ? À infuser une dose équilibrée de compétition et collaboration. Les maisons sont en compétition (bon enfant) entre elles pour obtenir des points. Mais, au sein de ces maisons, les étudiants sont en collaboration. L’autre intérêt est d’éviter ce que je détestais dans mes études : les projets de groupe temporaires. Pourquoi ? Parce que vous aviez toujours des gens qui ne faisaient rien, des gens qui faisaient tout (tout aussi insupportable) et des gens au milieu qui ne savaient pas comment se placer. Ici, ce ne sera pas possible car vous savez que tous vos projets de groupe se feront avec les mêmes personnes. Vous n’avez pas la possibilité de changer de groupe. Vous avez donc tout intérêt à faire tout pour que le groupe fonctionne bien.
Au cous de l’année, chaque maison gagne des points grâce aux exercices, aux jeux, aux défis. La plupart des notes sont également par maison : il y a peu de notes individuelles.
La rentrée
Les trois premières semaines de cours sont consécutives. Ce afin de leur donner un socle assez solide avant de les jeter dans une entreprise. Ça permet également de créer un esprit de promotion.
Programme complet
Une fois que j’avais ces briques, j’avais tout ce qu’il me fallait pour créer un programme complet. J’ai fait en sorte que chaque semaine ait un thème. L’idée c’est de mobiliser chaque matière (les UV) au service de ce sujet. Voici les thèmes :
Semaine 1 : État d’esprit
Semaine 2 : Les annonces
Semaine 3 : Les entretiens
Semaine 4 : Approcher un humain
Semaine 5 : La relation avec les managers/opérationnels
Semaine 6 : Piloter un recrutement
Semaine 7 : Ordinateurs et Internet interdits
Semaine 8 : Dans la peau d’un candidat
Semaine 9 : On peut tout modéliser
Semaine 10 : Le mémoire
Semaine 11 : Hackathons
Semaine 12 : À déterminer
Semaine 1 : État d’esprit
Il s’agit d’inculquer l’état d’esprit du recruteur : notamment sur le rapport aux candidats. Cette première semaine était également l’occasion de faire des jeux pour se connaître (le loup-garou par exemple) ainsi que des activités de découverte de soi. On en profite également pour faire une première injection de cours de sourcing.
Semaine 2 : Les annonces
On profite d’avoir encore des esprits vierges des pratiques les plus dégueulasses pour donner une théorie de l’annonce.
Semaine 3 : Les entretiens
Assez logiquement, cette dernière semaine de la rentrée est consacrée à la matière qui demande le plus d’enseignement : l’entretien. Tout le monde pense savoir faire un entretien, alors tout le monde fait n’importe comment. On apprend donc la seule méthode validée scientifiquement : l’entretien structuré.
Semaine 4 : Approcher un humain
On va aborder la question du message d’approche mais plus largement de l’approche en général. Comment parler à une personne que l’on ne connaît pas ?
Semaine 5 : La relation avec les managers/opérationnels
Cette semaine est fondamentale mais ne peut pas arriver trop tôt : elle demande un peu de maturité professionnelle. Une partie sera dédiée à comprendre les tenants et les aboutissants de cette relation. Qui est vraiment propriétaire du recrutement ? Et l’autre sera dédiée au développement de capacités d’autodéfense intellectuelle.
Semaine 6 : Piloter un recrutement
Ici il s’agit d’apprendre à déployer, mesurer, orchestrer un recrutement. C’est une des parties sur lesquelles je suis moi-même en lacune, j’aurai donc besoin d’aide externe.
Semaine 7 : Ordinateurs et Internet interdits
Je me suis toujours demandé comment faisait les recruteurs avant la démocratisation des ordinateurs. Et bien on va faire l’expérience. On va essayer d’approcher des gens sans Internet, dans la rue, dans des boutiques. Idem, on va refaire des annonces papiers, comme à l’époque. Ce sera l’occasion de réinterroger notre rapport à l’outil.
Semaine 8 : Dans la peau d’un candidat
Le danger du recruteur est d’oublier ce que c’est d’être un candidat et de commencer à traiter les gens comme des RESSOURCES humaines. Pourquoi répondre à une ressource ? J’aimerais donc les marquer à vie. En les mettant dans la peau de candidats. D’abord en les faisant postuler à tous les sites carrières du CAC 40. Pour les confronter au silence. Puis en les inscrivants sur un jobboard en tant que développeurs java. Pour les confronter au harcèlement. Ce sera également l’occasion d’inviter des candidats à témoigner de leurs pires expériences.
Semaine 9 : On peut tout modéliser
On va profiter d’avoir une dizaine de cerveaux et une vingtaine de mains pour créer des templates pour tout. Des modèles d’annonces, de messages d’approche, de guide d’entretien, de réponse aux objections, de script téléphonique, etc.
Semaine 10 : Le mémoire
Comme dit précédemment, cette semaine est entièrement dédiée à la conception et rédaction du mémoire collectif.
Semaine 11 : Hackathons
La semaine du Hackathon consiste à construire des choses qui représentent des défis. Par exemple créer un vrai site web de cabinet. Ou alors reconstruire le listing détaillé de tous les gens qui ont participé à un événement de recrutement. Ou bien construire un chatbot. Des Google CSE. Etc.
Semaine 12 : À déterminer
Je garde cette dernière semaine pour avoir une flexibilité en fonction des cours qu’on aura eu le temps de faire ou pas.
Les outils
Enfin, voici les outils que j’ai choisi d’utiliser.
Slack
Probablement la pièce maîtresse du dispositif. Slack est un espace de discussion semi-instantané et organisé par sujets. Ce qui est frappant avec Slack c’est son ergonomie. C’est tellement bien fait que ça devient vite addictif. C’est l’équivalent d’une machine à café géantes où tous les sujets sont abordés.
Slack permet d’abolir totalement l’usage des emails en interne ainsi que d’avoir un accès en temps réel au professeur pour lui poser des questions rapides.
(Petit conseil si vous voulez utiliser un Slack pour une école : mettez un channel que vous appelez « agenda » et connectez-le à un Google Agenda. Comme ça tous les matins il envoie un message aux étudiants avec un récapitulatif de la journée qui arrive. Et tous les soirs il envoie un rappel pour l’exercice)
Paper
Comme Google Docs, permet de créer un document collaboratif. On peut collaborer en temps réel dessus. Et, cerise sur le gâteau : il y a un mode présentation. Donc je prépare mes supports de cours dessus au lieu de faire des slides. Ce qui permet à l’élève qui prend des notes de le faire en direct.
Socrative
Cet outil permet de créer rapidement des questionnaires en ligne pour évaluer ce que les élèves ont retenu. Il a été pensé dans la philosophie de l’évaluation formative. Je vous épargne la théorie mais en gros ça veut dire qu’il me fournit des statistiques pour comprendre ce que la classe a le moins bien compris. Ce n’est pas tant l’info individuelle que l’info collective qui est intéressante. Si toute la classe échoue sur une question je peux en déduire que j’ai mal enseigné.
Son seul défaut : les rapports statistiques se font par session. Mais il est impossible d’avoir un rapport individuel sur l’année.
#TruAcademy
On utilise notre propre plateforme de formation pour accompagner les cours. Premièrement, il est obligatoire pour les élèves de faire tout le parcours et d’obtenir la certification. Ensuite, je m’appuie dessus pour les cours format MBA : ils font d’abord les vidéos et ensuite on en discute. Enfin, la fonction atelier est particulièrement intéressante car elle permet de leur proposer un exercice individuel à faire pendant un cours.
J’ai été agréablement surpris de découvrir le produit côté client. En effet, il y a un gouffre entre savoir en théorie et pratiquer. Et là j’ai pu utiliser # TruAcademy comme on le propose aux responsables de formation. C’est-à-dire que je suis capable de voir qui sont les élèves qui font les vidéos, ce qu’ils regardent, leur progression pendant la semaine, etc. C’est un outil de suivi incroyable.
J’envisage pour la seconde année de tout mettre dans TruAcademy : les exercices, les sujets, les cas pratique, etc. Afin de pouvoir tout mesurer.
Il m’a également été d’une grande aide pour prescrire un programme de révisions aux deux élèves arrivées en cours de rentrée.
Conclusion
J’avais prévu de vous raconter les trois premières semaines de rentrée mais j’ai déjà dépassé les 6000 mots, ce qui en fait un des articles les plus longs que j’ai jamais écrit. Je crois qu’il est donc grand temps de vous libérer !
Pour la prochaine fois je vous prépare :
La liste des lectures expliquées en détail
Un pack de création d’une école à télécharger pour tous les gens qui voudraient lancer leur école
Un récit détaillé des trois premières semaines de cours.
Les commentaires
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