Où va le métier de sourceur ?
Le sourceur de demain devient un mouton à 5 pattes et ils lui en poussent toujours de nouvelles. Voici quelques réflexions sur l’évolution du métier de sourceur tel que je le pratique tous les jours.
Un sourceur, kezako ?
Un vrai sourceur, c’est celui qui cherche, et s’il est bon, c’est aussi celui qui trouve. Mais pas seulement. C’est également celui qui contacte et engage la relation, c’est en tout cas ainsi que se définissent 94% d’entre nous, selon un sondage de Katrina Collier.
La dualité du sourceur : une espèce rare et bicéphale entre Geek et Marketeur.
Ce n’est donc plus si simple, voire carrément complexe. Nous avons d’un côté une tête pensante en 2.0, et de l’autre une tête communicante, où tout langage binaire est proscrit !
Lorsque j’ai démarré le sourcing, il y avait assez peu de ressources en ligne (les blogs, les réseaux sociaux, le big data…), et donc de techniques de recherche associées. Les talents étaient assez peu approchés car la population générale du recrutement se cantonnaient au gentil et archaïque « post & pray ». A peu près n’importe qui pouvait s’y mettre et apprendre assez facilement.
Sauf que les techniques ont évolué, et les talents aussi. Seuls quelques sourceurs ont suivi…
Un bon sourceur aujourd’hui c’est un geek et un passionné des nouvelles technologies. Avec l’augmentation de la masse de data disponible, les informations « sourçables » augmentent très fortement et les outils se multiplient. Il est impératif d’être à la page – virtuelle – et de s’essayer à de nouvelles techniques. Et certaines s’avèrent bien difficiles et flirtent avec des compétences d’informaticien. Je suis en ce moment en plein apprentissage du scraping web, qui ouvre un champ des possibles très impressionnant mais cela part très loin.
Mais s’il ne s’agissait que d’être un virtuose du clavier, la chose serait bien aisée. Enfin, en tout cas, pas si compliquée. Car passées les heures de sourcing, de recherches complexes, de fouilles archéologiques dans l’océan des données et après plusieurs litres de café, il s’agit désormais d’afficher une forme olympique, une assurance de commercial et un discours pertinent.
Le sourceur gagnant maîtrise le marketing de l’engagement
Faire de l’engagement avec les candidats, c’est leur parler vrai, avoir un discours simple, direct et personnalisé. Amis consultants en recrutement, votre première leçon de stratégie commerciale n’a-t-elle pas été d’accrocher votre client (nos autres amis les RH) en moins de 25 secondes ?
Ici c’est pareil, mais encore plus compliqué : Vos 10 premiers mots vont décider votre destinataire à lire les 10 prochaines lignes. Ou pas ! A 1000 lieues de l’inefficace « Bonjour, j’ai un poste, le voici, postule si tu veux ».
Le vrai sourceur, il utilise sa créativité pour créer du lien instantanément avec un talent sursollicité. Les nouvelles annonces d’Axway écrites par Paul Mouchet vont parfaitement dans ce sens (big up d’ailleurs).
J’ai récemment contacté un candidat qui m’a dit n’allumer son linkedin que 2 fois par mois et qu’il recevait en moyenne 50 demandes de recruteurs à chaque fois. Il n’avait répondu à personne depuis près d’un an, mais m’a répondu car j’ai été le seul à lui demander, dans un premier contact, si lui et sa famille avaient déjà envisagé de venir s’installer en Suisse. J’étais le seul à lui parler de sa famille, de lui et de ce dont il avait envie.
Ne nous leurrons pas, les talents, les vrais, vont être sollicités encore plus et de moins en moins vont répondre. Il va falloir les contacter de manière différente, tant sur le discours que sur les moyens utilisés. Une approche plus directe, par téléphone par exemple au lieu de la multitude d’inmail, peut faire une grande différence.
Le sourceur devient (on va peut-être pas aller jusque là mais un peu quand même) un dieu !
En toute modestie, c’est la conclusion qui s’impose. Véritable Janus maîtrisant à la fois l’informatique et la dialectique, son regard se porte autant sur les secrets de l’IT que sur l’approche humaine et personnalisée. Pas évident de rassembler ces compétences, et le fossé se creuse davantage.
Dans le futur, que j’espère proche, beaucoup d’entreprises vont vouloir se doter de sourceurs qui vont chercher les talents. Et plus elles tardent, plus trouver ces « pépites » va être compliqué. La faute peut-être à l’hyper-segmentation de notre culture de travail, on est soit un Geek ultraconnecté et très technique, soit un marketeur, bon communicant et au relationnel aisé. Ou encore peut-être au fait d’avoir associé pendant longtemps le recruteur et le commercial. Mais le recruteur n’est pas un sourceur, et aujourd’hui cette compétence fait défaut.
Je m’explique : il y a sourcing et sourcing.
Savoir faire du booléen c’est bien, mais c’est la base. Cela ne fait pas pour autant un sourceur. C’est comme dire, « je suis alpiniste car j’ai une piolet et des crampons ». C’est sûr que sans l’équipement de base, c’est la mort assurée mais cela ne fait pas gravir les montagnes pour autant.
Pour arriver à sourcer, il fallait gravir une colline, c’est maintenant une montagne de connaissances à accumuler et la montagne pousse tous les jours. Le sourceur alpiniste est obligé de devenir de plus en plus technique pour recouper plus d’informations, plus vite, plus efficacement et identifier les talents.
Alors un petit conseil aux entreprises qui commencent à songer au sourcing : armez-vous vite car il va être compliqué et très cher de trouver des sourceurs formés, expérimentés et seuls eux sauront faire la différence et vous aider à trouver vos talents.
Et si besoin, j’ai deux ou trois idées pour vous aider à démarrer 😉
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