« C’est l’humain qui compte » est la pire phrase pour un recruteur !
C’est un débat que l’on a eu pendant #TruLille de la semaine dernière et qui amène toujours et encore les mêmes sujets. La peur que le digital remplace l’humain et le rôle fondamental du recruteur.
Cette peur est infondée et n’a souvent aucun sens mais elle permet d’amener le sujet de la place de la technologie dans le processus de présélection (et dans le recrutement) notamment vs la place de l’homme.
Une bonne fois pour toute : non la technologie ne remplace pas l’homme mais…
C’est répété encore et encore après chaque #Tru : l’entretien doit rester humain, la valeur ajoutée est dans la rencontre ou encore c’est notre capacité d’évaluation en tant que personne qui compte.
Autant d’affirmations qui ne sont là que pour rassurer.
Elles sont là pour rassurer car oui la technologie ne va pas remplacer l’homme mais elle va remplacer l’homme sur les parties où elle est meilleure que lui.
Pourtant un algorithme est meilleur que l’homme en entretien… Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la fameuse étude Harvard que tout le monde ressort. Où se situe alors la valeur du recruteur ? Comment faire mieux que la machine ? Quel entretien du futur mettre en place pour évaluer encore plus précisément ?
L’idée principale de la technologie est d’aider et de faciliter le processus de recrutement et de permettre aux hommes de se concentrer sur les parties à forte valeur ajoutée. Il n’y en a pas d’autres. Cela veut aussi dire qu’il faut savoir se remettre en question et voir que ce que l’on croit humain n’est qu’un langage de bisounours. Prenons l’exemple de la vidéo différée à propos de laquelle nous avons eu ce débat à #TruLille.
La vidéo différée, le cas typique de confusion
La vidéo différée ou entretien vidéo asynchrone consiste à proposer des questions à un candidat qui y répond en s’enregistrant de son ordinateur. Le candidat peut y répondre quand il veut mais dans un laps de temps défini.
La première résistance des recruteurs a été : « ah mais non, cela ne peut pas remplacer l’entretien ».
En fait c’est exactement le type de confusion dont je parlais précédemment.
Le recruteur croit que la vidéo différée va remplacer l’entretien alors qu’elle ne remplace que le CV ! La peur de la technologie en brandissant la phrase qui pollue tous les débats #Tru : « C’est l’humain qui compte ». Cette phrase me fait froid dans le dos à chaque fois que je l’entends.
Pour reprendre notre exemple, Oui la vidéo différée est un formidable outil pour sélectionner des personnes auxquelles on n’aurait pas donné une chance juste sur CV. Leur capacité à se présenter et à parler d’elles va justement apporter une variété et un autre moyen pour se différencier.
Un recruteur me racontait justement cette histoire pour un poste de commercial où il avait reçu la vidéo d’un candidat qu’il trouvait hyper pertinent (dans son punch et sa façon concise de se présenter) mais qu’il n’aurait jamais sélectionné pour un entretien sur CV.
La technologie apporte cette variété et cette facilité que l’on n’aurait jamais eues auparavant. Vous me direz que les candidats ne sont pas encore prêts à répondre à des questions en vidéo ou que cela ne marche pas pour tous les profils (imaginez pour un développeur).
Peu importe, pensez aux possibilités offertes notamment à des profils différents. Car si l’entreprise souffre de clonage c’est aussi dû à ces processus de sélection qui se répètent sans être remis en question.
Plutôt que de brandir la phrase « c’est l’humain qui compte » qui est un cache misère, concentrons nous sur ce qui marche et ce qui va nous aider dans notre métier. Trouvons la place de la technologie pour nous aider dans notre métier de professionnel RH !
Et si demain l’entretien Skype remplaçait vraiment l’entretien de recrutement ?
Toujours à #TruLille, certains recruteurs disaient que l’entretien Skype ne pouvait pas remplacer l’entretien de recrutement. L’argument était que « rien ne vaut la rencontre physique » ou « que rien ne remplace la poignée de main ».
Mais alors, qu’est ce qu’un entretien Skype sinon la rencontre entre 2 personnes ? Oui je ressens des choses à chaque fois que je fais un entretien Skype, oui j’ai des interactions humaines dans mes questions et réponses.
L’entretien Skype a pour moi autant de valeur qu’un entretien physique voir même plus car il peut mettre le candidat dans un contexte où il se sent plus à l’aise et va donc se livrer plus facilement. Peu importe car le sujet n’est pas là.
La technologie est encore une fois au service du recruteur ET du candidat. Elle ne remplace pas l’humain. Les phrases « c’est l’humain qui compte » font apparaître des résistances tout à fait normales mais contre productives pour faire le recrutement de demain.
Car le recrutement de demain sera pétri de technologie mais au service des hommes que sont les recruteurs. Ils joueront avec la technologie avec une juste distance sans peur mais sans illusion non plus.
Demain l’entretien Skype sera aussi naturel que l’entretien de recrutement, la vidéo différée aussi. La question de la valeur ajoutée du recruteur se posera toujours quelque soit l’époque.
Demain le recruteur mettra en place des évaluations qui mettront le candidat au centre combinant le meilleur de la technologie avec la décision humaine. C’est d’ailleurs pour ça que j’imagine l’évaluation de demain combinant l’assessment center avec une partie online et offline.
Où se situe exactement la place du recruteur ? Je ne sais pas encore dire car la technologie peut remonter assez loin dans la chaine de valeur…
Et vous, vous imaginez ça comment ?
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